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Juillet 2022, Angleterre - Fermeture de la plus grande clinique pédiatrique mondiale spécialisée dans la dysphorie de genre : une mise en question fondamentale de la prise en charge actuelle des jeunes en questionnement de genre
En raison de craintes pour la sécurité des patients, le service national de la santé du Royaume-Uni (NHS) a annoncé la fermeture de la plus grande clinique pédiatrique du monde spécialisée dans le traitement de la dysphorie de genre, le Gender Identity Development Service in London (GIDS), connu sous le nom de Tavistock.
Cette annonce fait suite aux recommandations émises par Dr Hilary Cass, mandatée par le gouvernement britannique pour procéder à un examen indépendant de ce service spécialisé. Le Dr Cass a estimé que le modèle de traitement fondé sur l'affirmation du genre n'était « pas une option sûre ou viable à long terme » car ses interventions reposent sur des preuves insuffisantes et son modèle de soins expose les jeunes à un « risque considérable » de mauvaise santé mentale. Récemment, la Suède et, avant elle, la Finlande en tant que pionnière, se sont distancées du modèle de traitement affirmatif du genre pour les enfants et adolescents dysphoriques.
Au-delà du cas spécifique de Tavistock, ce sont les normes de soins de la World Professional Association for Transgender Health (WPATH) auxquelles se réfèrent l’Office fédéral de la santé et les médecins qui pratiquent dans les consultations spécialisées des services de pédiatrie d’hôpitaux cantonaux, qui sont ainsi mises en question.
Le rapport intermédiaire de Dr Cass souligne notamment un manque profond de preuves et de consensus médical sur la meilleure approche pour traiter la dysphorie de genre chez les enfants. Il déplore qu’en dépit des controverses et des incertitudes, les services spécialisés prennent la déclaration des jeunes de se ressentir du sexe opposé comme point de départ du traitement, en négligeant les conditions de santé mentale concomitantes.
Cette approche affirmative laisse peu de place à l'exploration de la relation potentielle entre leur dysphorie et la neurodiversité ou les besoins psychosociaux, y compris ceux découlant d'un traumatisme ou d'une homophobie intériorisée. Le rapport est également clair sur le manque de données probantes justifiant l’utilisation clinique générale des bloqueurs de puberté et des hormones du sexe opposé chez les jeunes souffrant de dysphorie de genre.
Dr Cass recommande que les soins aux jeunes souffrant d’une détresse liée au genre soient désormais suivis dans un contexte plus large de santé pédiatrique, par des équipes multi-disciplinaires. Le GIDS sera remplacé par des centres régionaux qui intégreront un volet de recherche systématique.
La nature polarisée du débat et la prévalence dans ce domaine d’une pratique médicale que Cass a qualifiée « d’idéologisée » constitue la raison pour laquelle les controverses ne donnent pas lieu aux protocoles médicaux qui s’imposeraient en conséquence. Le rapport dénonce la tendance déplorable à qualifier de transphobie les préoccupations concernant le modèle affirmatif. Cette polarisation a contribué à créer un climat dans lequel les cliniciens craignent d'exprimer leurs inquiétudes.
L’AMQG qui, depuis sa création, se fait l'écho des préoccupations soulevées par le Dr Cass, espère que cette décision conduise à une réflexion de fond en Suisse également, et à la mise en place d’une prise en charge holistique et prudente de la dysphorie de genre chez les jeunes.
> Lien vers le communiqué du NHS (EN)
> Lien vers le rapport intermédiaire Cass (EN)
> Lien vers le rapport Cass expliqué, Guardian (EN) - (FR)
> Lien vers le communiqué de la SEGM (EN) - (FR - trad Deepl)